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Rencontre avec les syndicalistes autour du projet Hercule de EDF

Ce jeudi matin, j’ai échangé avec Frédéric Fritsch du syndicat Chimie Énergie Alsace CFDT et Pascal Meyer, délégué syndical à l’ingénierie nucléaire d’EDF.
Ce bel échange nous a permis de revenir sur les grands enjeux du projet Hercule et les points de vigilance à garder en tête !

  • Qu’est-ce que le projet Hercule ?

Elaboré par la direction d'EDF, le projet Hercule prévoit la séparation de ses activités en plusieurs entités distinctes.              

  • D'un côté, EDF « Bleu »,détenue à 100 % par l'Etat, regrouperait l'ensemble des activités nucléairesainsi que le gestionnaire de réseau du transport d'électricité (RTE).
  • De l'autre, EDF « Vert »comprendrait les activités commerciales du groupe (la vente d'électricité au consommateur), le réseau de distribution Enedis et les énergies renouvelables. Elle serait contrôlée par l'Etat et ouverte aux capitaux privés, éventuellement en Bourse.       
  • La question de ses activités hydrauliques, qui comprennent notamment les barrages, n'est pas encore tranchée. Initialement intégrées à EDF « Bleu », elles pourraient finalement être logées dans une troisième filiale, baptisée EDF « Azur ».

  • Pourquoi un tel projet ? 

EDF veut accroître ses investissements dans les énergies renouvelables solaires et éoliennes pour profiter de la croissance phénoménale promise par ces activités dans les années à venir. Toutefois, la grande majorité de ses capacités d'investissements sont aujourd'hui captées par la modernisation de son parc nucléaire.

Par ailleurs, le groupe est peu attractif pour les investisseurs privés qui sont très réticents à soutenir le nucléaire à l'avenir incertain dans de nombreux pays. En scindant ses activités dans différentes entités (Bleu et Vert), EDF espère se rendre plus attractif aux yeux des investisseurs privés et ainsi financer sa croissance.

  • Echanges avec les syndicats EDF :

Les syndicats d'EDF sont inquiets face au projet de démantèlement du groupe. En effet, l’ouverture du capital d’EDF  « Vert », pourrait conduire à une privatisation des profits et à une nationalisation des pertes. Avec, à plus long terme, une menace pour l'emploi et leurs conditions de travail.

Les syndicats craignent aussi une moindre optimisation de la production d'électricité liée à la séparation des activités nucléaires et hydrauliques, qui jusqu'ici travaillaient de concert pour produire au meilleur moment. In fine, ils estiment que cela pourrait se traduire par une hausse des prix de l'électricité pour le consommateur. Enfin, plus globalement, les syndicats craignent que cette réforme n'affaiblisse EDF et acte la fin « du service public de l'électricité », la mission originelle d'EDF. 

  • Quelle est la position de l'Etat ? 

Actionnaire à 83,6 % d'EDF, l'Etat est à l'initiative de cette réforme, et les pouvoirs publics ont demandé au PDG d'EDF de concevoir ce projet de réorganisation de l'entreprise

D'intenses tractations sont en cours avec la Commission européenne, soucieuse de ne pas entraver le libre jeu de la concurrence en accordant un « coup de pouce » à EDF. La nouvelle régulation du prix de vente de son électricité nucléaire pourrait en effet bénéficier à l'ensemble des activités du groupe, en subventionnant des activités non régulées comme la vente d'électricité - qui, elle, est en concurrence avec ENI, Engie ou autre Total Direct Energie. Une séparation stricte pourrait ainsi être mise en œuvre entre les activités régulées d'EDF (la vente d'énergie nucléaire) et ses autres métiers.

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